Qu’est-ce qu’un Millésime ? À quoi correspond la date inscrite sur la bouteille de vin ?

Vous vous êtes déjà posé cette question, une ou même plusieurs fois ? On vous explique ici comment la date de la bouteille est déterminée et surtout pourquoi parle-t-on de millésime !

Le Millésime du vin : C’est l’année de la vendange !

Lorsqu’on parle du millésime d’un vin on se réfère à l’année des raisins !  Cela permet par la suite de comparer les années.

La météo a un énorme impact sur la qualité des raisins en train de pousser et certaines années sont connues pour être meilleures que d’autres.
Le fait de se référer à l’année des raisins est donc très pratique dès qu’on commence à s’intéresser au monde du vin et surtout lorsqu’on achète des vins pour les faire vieillir en cave : il sera plus judicieux de sélectionner les meilleurs millésimes, car ce sont eux qui vous offriront le meilleur potentiel de garde et les vins les plus intéressants.

Oui, mais qu’est-ce qu’un bon millésime au fond ? Comment savoir lequel choisir ?

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Pourquoi ne pas se référer au moment de la mise en bouteille ?

Vous vous êtes déjà demandé si l’année correspondait à la mise en bouteille ? Ou pourquoi on préfère se référer à l’année des raisins ?

Plusieurs raisons permettent d’affirmer que l’année des raisins est la plus utile pour les vignerons, tout comme pour les consommateurs :

  • C’est un système uniformisé, qui est utilisé dans le monde entier et qui permet donc de comparer les années de vendanges de toutes les régions du monde,
  • En fonction des vignerons et du type de vin qu’il souhaite réaliser, la date de mise en bouteille peut varier de quelques mois à plusieurs années ! La date des vendanges reste donc le meilleur moyen de comparer les vins d’une même année !

Certains vignerons préféreront réaliser des vins simples, et procéderont à l’embouteillage quelques semaines après la fermentation alcoolique, tandis que d’autres types de vins impliqueront un passage en cuve et/ou en barrique plus ou moins long.

Cela ne permettrait donc pas de comparer les vins sur un même pied d’égalité : il serait nécessaire de savoir combien de temps s’est écoulé entre la récolte et la mise en bouteille. D’autant plus que cette information n’est pas toujours indiquée sur la bouteille et cela compliquerait inutilement la tâche du consommateur pour s’y retrouver. (Qui a envie de faire des maths en choisissant sa bouteille de vin ?? 😉 ).

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Tous les vins doivent-ils obligatoirement indiquer le millésime sur la bouteille ?

L’indication du millésime du vin n’est cependant pas obligatoire, c’est en effet une mention facultative.

Cette indication est d’ailleurs assez réglementées en France et en Europe pour protéger les consommateurs.

Une uniformisation à même été apportée depuis 2018 pour permettre aux vins sans appellations géographiques* (*VdF : Vins de France), aux IGP et AOP de répondre aux même critères pour clarifier la règlementation.

Ainsi un vin millésime implique qu’au moins 85% des raisins utilisés pour produire le vin aient été récoltés pendant l’année en question.

Comment fait-on pour choisir un bon millésime ?

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un bon millésime ?!

Lorsqu’on veut choisir une année spécifique pour une bouteille de vin c’est bien parce qu’on a entendu parler de « l’effet millésime » et des variations de qualité qui peuvent en découler.

L’effet millésime : c’est l’impact du millésime sur la qualité des raisins et sur le goût final du vin. La même parcelle de vignes, vinifiée de la même façon offrira des résultats différents d’une année sur l’autre car les conditions climatiques peuvent faire grandement varier la maturité finale des raisins.

  • Les années chaudes et ensoleillées produiront des raisins mûrs et sucrés,
  • Les années pluvieuses produiront des raisins plus acides et moins mûrs,

Cet effet se reflète dans les caractéristiques organoleptiques des vins produits, comme leur goût, leur arôme, leur acidité, leur teneur en sucre et en alcool.

Ainsi il est intéressant d’essayer de se souvenir si dans telle ou telle région les conditions étaient plutôt bonnes, avec un bel ensoleillement, si l’ensoleillement était tellement bon que l’on était presque en situation de sécheresse ou bien si le printemps et l’été ont été pluvieux, favorisant les maladies cryptogamiques et ralentissant la maturité des raisins…

Les meilleurs millésimes en France depuis le début des années 2000

Il est difficile de dire quels sont les meilleurs millésimes pour le vin en France, car cela dépend des régions et des types de vin. Cependant, il y a certaines années qui ont généralement été considérées comme étant de bonnes années pour produire des vins de qualité supérieure en France.

Parmi les millésimes reconnus pour leur qualité, on peut citer les suivants:

  • En Bordeaux : 2005, 2009, 2010, 2016
  • En Bourgogne : 2005, 2009, 2015
  • En Champagne : 2002, 2008, 2012
  • En Rhône : 2007, 2010, 2015
  • En Loire : 2011, 2015
  • En Alsace : 2015, 2016
  • En Provence : 2015

Il est important de noter que cela ne signifie pas que tous les vins produits dans ces années sont de qualité supérieure. Il est également important de tenir compte de la qualité de la propriété vinicole, des pratiques de culture et de vinification utilisées pour produire un vin donné.

L’effet millésime combiné au travail du vigneron : La qualité parle d’elle-même !

Certains producteurs chercheront à combattre « l’effet millésime » car leur but est d’offrir un vin uniforme d’année en année pour satisfaire le consommateur.
Pour un vigneron qui achète des raisins en faisant du négoce : cela passera par une sélection des raisins pour permettre de masquer cet effet et tout le travail de l’œnologue sera d’ajuster les différents jus pour réaliser un assemblage quasi-identique chaque année.

D’autres producteurs, surtout les producteurs bio et biodynamique impliqués dans leur travail de vigneron-récoltant ne pourront (et ne voudront) pas intervenir de cette façon sur leurs raisins.
Cela passera alors par des techniques plus naturelles qui permettront à leurs vignes d’amener plus facilement les raisins à une maturité optimale.
Par exemple : dans les années sèches ils privilégieront un léger labour de leurs parcelles permettant à la vigne de bénéficier au mieux des ressources en eau, en évitant que l’herbe ne vienne concurrencer la plante. Au contraire dans les années pluvieuses, cet enherbement sera conservé pour permettre à la terre de mieux absorber l’abondance d’eau et lutter contre l’érosion due au ruissellement ainsi qu’une trop grosse absorption de l’eau par la vigne et le gonflement des raisins qui viendrait diluer les jus au lieu de concentrer les arômes.

Le travail de taille des vignes permettra également de lutter contre un trop fort ensoleillement : on conservera plus de feuilles les années où le soleil est très présent pour éviter qu’il ne « brûle » les raisins. Dans les années pluvieuses : au contraire on coupera beaucoup plus les feuilles trop touffues pour permettre d’aérer la vigne en laissant le vent passer entre les branches pour sécher les raisins. Cela permet de lutter efficacement et naturellement contre les risques de maladies cryptogamiques très élevés ces années-là…

Ainsi on le voit : l’effet millésime et le travail du vigneron auront un impact important sur le goût final du vin. Et surtout sur sa qualité !
Car le travail d’un vigneron-récoltant se fait principalement à la vigne : c’est avec de beaux raisins que l’on fait du bon vin.

Et c’est dans les années réputées mauvaises que l’on distingue réellement qui travaille miraculeusement bien et qui ne sait faire du vin que lorsque les conditions climatiques sont favorables ! C’est aussi et surtout de cette façon que l’on reconnaît les bons vignerons !

Il est également important de rappeler que la dégustation des vins est un plaisir subjectif, et il est donc toujours préférable de goûter pour soi-même pour découvrir les vins préférés.